Une étude remet en cause la pertinence des certificats PEB (DPE en France)

Le CRI n°481 - Février 2024
Une étude remet en cause la pertinence des certificats PEB (DPE en France)

Une étude sortie en janvier 2024 par le Conseil d’analyse économique (organe de conseil officiel rapportant au Premier Ministre français) démontre que l’écart en consommations réelles des logements de catégories différentes est six fois moindre que l’écart théorique repris dans les certificats PEB.

Ce Conseil réalise, en toute indépendance, des analyses économiques pour le gouvernement français et les rend publiques. Il ne s’agit donc pas d’informations émanant d’un lobby partisan ou d’un chercheur isolé.

Cette étude s’est basée sur les données bancaires anonymisées des clients d’une institution financière majeure française pour avoir une base de données de la consommation réelle de ces ménages et de les mettre en relation avec le logement que ces ménages occupent et donc de la catégorie PEB de ce dernier. Les chercheurs se sont basés sur les données de plus de 178.000 ménages, en faisant une étude pionnière en la matière.

Sur le tableau ci-dessous, on verra la consommation théorique moyenne par catégorie PEB. Pour les catégories A et B, on constate une consommation théorique moyenne de 83 kWh/m²/par an. Pour la catégorie G, il s’agit de 548 kWh/m²/an soit une consommation théorique moyenne supérieure de 560%.

Figure 1. Consommation d'énergie théorique primaire prédite par le DPE par m2 et par intervalle de superficie pour tous les logements

Notes : Niveaux moyens de consommation théorique primaire à chaque étiquette DPE "énergie" dans l'échantillon ( 178 11 O observations) . Lecture : La consommation théorique primaire des logements de l'échantillon classés AB est en moyenne de 83 kWh/m2/an. Elle est en moyenne de 548 kWh/rn2 /an pour les logements classés G, soit 560 % plus forte par rapport aux étiquettes AB . Source: Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Ademe et calculs auteurs
Notes : Niveaux moyens de consommation théorique primaire à chaque étiquette DPE "énergie" dans l'échantillon ( 178 11 O observations) . Lecture : La consommation théorique primaire des logements de l'échantillon classés AB est en moyenne de 83 kWh/m2/an. Elle est en moyenne de 548 kWh/rn2 /an pour les logements classés G, soit 560 % plus forte par rapport aux étiquettes AB . Source: Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Ademe et calculs auteurs

Lorsqu’on analyse la consommation réelle des 178.000 ménages, on constate que l’écart réel entre les catégories AB et la catégorie G est de 85%, donc six fois moindre que l’écart théorique annoncée à 560%.

Figure 2. Dépense d'énergie finale par m2 et par intervalle de superficie pour l'ensemble des logements à chaque classe du DPE global

Notes: Résultats de la régression de la dépense énergétique finale par m1 sur la classe de DPE global (spécification 1) et sur la classe de DPE global en Interaction avec la surface du logement {spécification 2), ainsi que sur un ensemble de variables de contrôles (climatiques, de IOgement et d'occupants) pour l'ensemble de l'échantillon ( 178 110 observations). La totalité des coefficients estimés sont présentés dans un tableau détaillé en annexe. Source: Crédit Mutuel Alliance Fédérale, Ademe et calculs auteurs.
Notes: Résultats de la régression de la dépense énergétique finale par m1 sur la classe de DPE global (spécification 1) et sur la classe de DPE global en Interaction avec la surface du logement {spécification 2), ainsi que sur un ensemble de variables de contrôles (climatiques, de IOgement et d'occupants) pour l'ensemble de l'échantillon ( 178 110 observations). La totalité des coefficients estimés sont présentés dans un tableau détaillé en annexe. Source: Crédit Mutuel Alliance Fédérale, Ademe et calculs auteurs.

En conclusion, on peut aisément constater que lorsqu’on compare les consommations réelles des ménages en matière d’énergie pour le logement, l’écart se réduit très fortement entre les différentes catégories PEB d’autant plus que la surface du logement s’agrandit. Le plus frappant concerne l’écart de consommation des logements ayant une superficie entre 80 et 100m² ou il sera seulement de 30% entre la catégorie AB et G.

Cela permet de réfléchir quant à l’opportunité d’entamer des travaux d’isolation lorsqu’on constate les réels écarts de consommation dans cette étude.

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