Fichier des mauvais locataires et action « balance ton propriétaire » : 2 méthodes bien différentes !

Fichier des mauvais locataires et action « balance ton propriétaire » : 2 méthodes bien différentes !

Dans le CRI du mois de décembre, nous avons rappelé notre proposition d’établir un fichier des « mauvais » locataires, cela en réaction à la mise en place par le gouvernement fédéral d’une « liste noire des entrepreneurs malhonnêtes » publique et consultable par chacun. On peut effectivement s’interroger sur le pourquoi de ce « deux poids, deux mesures »…

En réaction à cette question et à cette demande du SNPC, des collectifs ont trouvé opportun et juste d’appeler les locataires à se faire justice sur la place publique en « balançant leur propriétaire »

Morceaux choisis du communiqué en question :

"Si un locataire dit " défaillant " est presque systématiquement exposé à une condamnation à payer les arriérés de loyer et à une possible perte de logement, il est beaucoup plus rare de voir un bailleur sanctionné ou inquiété pour ses manquements. Le locataire dispose en effet de peu de moyens de pression pour contraindre son propriétaire à se conformer à ses obligations. Pire encore, tenter de faire valoir ses droits pourrait se retourner contre lui. Dénoncer par exemple l'insalubrité de son logement revient bien souvent à devoir le quitter. #BalanceTonProprio entend renverser ce rapport de force en dénonçant, à son tour, les pratiques de certains bailleurs", écrivent les organisateurs dans un communiqué.

[..] #BalanceTonProprio appelle tous les locataires, victimes de grandes ou petites injustices, à témoigner ou dénoncer les propriétaires abusifs".

Nous rappelons que les locataires sont tout à fait en droit d’introduire une procédure en justice de paix. Le juge de paix peut condamner le propriétaire, revoir le loyer à la baisse et ce même avec effet rétroactif. Nous avons déjà relayé dans le CRI des cas où le juge de paix agissait de la sorte avec raison. Le SNPC ne s’est jamais profilé comme le défenseur des « marchands de sommeil ». Il faut toutefois être prudent par rapport à ce terme et nous faisons confiance à la justice.

Deux méthodes sans comparaison…

Si l’action #balancetonproprio est une réponse annoncée à la demande du SNPC, nous sommes pour le moins interpelés par la voie choisie.

D’un côté la demande d’une liste à l’usage cadré et défini par la loi … de l’autre côté une action qui s’apparente à la justice de la rue et de la délation gratuite.

D’un côté la demande d’une liste établie sur des faits reconnus par la justice et s’appuyant sur des verdicts de juges de paix …d’un autre côté des attaques sans filtres qui condamnent sans procès ni jugement.

D’un côté le respect de l’espace public et de la propriété privée, de l’autre le taggage de façades, vitrines etc. La façade de notre siège social, boulevard de l’Empereur en a à nouveau fait les frais !

D’un côté une démarche assumée par un organisme, de l’autre des associations et/ou autres collectifs qui se cachent courageusement derrière un hashtag pour inciter à la haine et au vandalisme.

Chacun se fera sa propre opinion.

En ce qui nous concerne, cela pose une nouvelle question : ne faudrait-il pas prioritairement une liste des mauvais collectifs et associations ?

C’est d’autant plus interpellant que la plupart de ceux-ci fonctionnent sur base de larges subsides et financent dès lors leurs actions avec l’argent public.

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