Une étude récente remet en question la légitimité de la rémunération perçue par les bailleurs bruxellois. Nous tenons dès lors à apporter un éclairage concret sur le vécu des propriétaires. Au-delà des analyses abstraites souvent inspirées par une vision idéologique, il nous paraît essentiel de confronter la théorie à la réalité du terrain.
Nos lecteurs auront lu l'éditorial du présent Cri écrit par Olivier de Clippele, ancien Président national, actuel Président de la section bruxelloise de notre syndicat. Nous partageons, bien entendu, le contenu de cet éditorial mais avons eu l'opportunité de lire l'article commenté par la journaliste du journal LE SOIR le 29 août dernier.
L'article d'Olivier de Clippele, écrit ab irato, reprend la réaction de son auteur qui a déjà eu l'occasion de côtoyer Monsieur Perilleux à l'occasion de la fixation de la grille truquée des loyers à Bruxelles.
Les théories exposées au sujet de la rémunération des bailleurs, laquelle est appelée "rente" sont d'inspiration marxiste.
Nous engageons nos lecteurs à lire l'étude concernée qui, sur le plan de la forme est extrêmement bien faite et constitue, en fait, un plaidoyer contre les bailleurs déjà qualifiés antérieurement par Monsieur Perilleux de "parasites".
Cette étude peut être consultée par nos membres, et par n'importe qui d'ailleurs, sur le site de BRUSSELS STUDIES . Une lecture attentive permet de contrôler la méthode utilisée par les auteurs.
Nous citons :
"Plus tard, Karl MARX reprit l'hypothèse classique de la valeur travail avec pour objectif de démontrer l'exploitation capitaliste de la force de travail. Pour lui aussi, la valeur d'une marchandise était équivalente à la quantité de travail nécessaire à sa production. Néanmoins, il ajoutait que, tout comme les capitalistes, les rentiers exploitaient les travailleurs au sens où ils s'appropriaient une partie du surtravail. Il reprit également à son compte la critique de RICARDO concernant le caractère parasitaire de la propriété foncière."
MARX écrivait et Monsieur PERILLEUX et Madame PEELMAN s’approprient manifestement ses propos :
"Cette rente fait apparaître à l'évidence, la passivité complète du propriétaire dont toute l'activité consiste à exploiter le progrès du développement social auquel il ne contribue en rien, pour lequel il ne risque rien, contrairement au capitaliste industriel."
Le problème de l'étude critiquée est que sa raison d'être est purement doctrinaire. Nous pouvons faire le parallèle avec le mauvais juge d'instruction qui n'instruirait qu'à charge du prévenu et non à décharge, perdant ainsi toute objectivité pour ne retenir, dans ses analyses, que ce qui conforte sa thèse.
Nous ne pouvons qu'inviter avec insistance nos membres à lire cette longue étude, laquelle ne tient absolument pas compte de la réalité vécue par les propriétaires-bailleurs.
Nous reviendrons sur les nombreux points "oubliés" par ces chercheurs diplômés en économie et en géographie afin de mettre en avant les véritables enjeux, difficultés et risques auxquels sont confrontés, au quotidien, les bailleurs dans notre capitale, dépassant les idées reçues et les généralisations.
Notre expérience du contentieux locatif nous a fait assister aux nombreux déboires des propriétaires-bailleurs avec certains locataires qui ne paient pas leur loyer, dégradent le bien, sont insupportables avec les autres occupants de l'immeuble, fument de la drogue et en font profiter tout l'immeuble, etc., etc., … Très souvent, cela débouche sur des créances tout à fait irrécupérables à la suite de l'insolvabilité organisée ou non de ces locataires.
Bien sûr, ces situations cachent souvent de la détresse humaine mais cela réduit considérablement les revenus des propriétaires face à des créances généralement irrécupérables à jamais.
Nos chercheurs, soit ne connaissent pas soit n'ont pas tenu compte de telles situations et de bien d'autres que nous exposeront ultérieurement dans notre mensuel.
Par ailleurs, ils ne retiennent aucunement les efforts des propriétaires pour acquérir leurs biens.