L’indécence de Comeos : prendre dans la poche des bailleurs pour favoriser les achats dans les commerces

Le CRI n°467 - Octobre 2022
L’indécence de Comeos : prendre dans la poche des bailleurs pour favoriser les achats dans les commerces

Suppression ou plafonnement de l’indexation des loyers ? Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir...

Prendre dans la poche des bailleurs pour favoriser les achats dans les commerces. Comeos s’inscrit pleinement dans une démarche de ce type en s’immisçant dans le débat sur la suppression ou le plafonnement de l’indexation des loyers.

Comeos est le porte-parole du commerce et des services en Belgique. Ses membres sont actifs au sein de 20 secteurs et vendent leurs produits et services aux entreprises ou directement aux consommateurs.

Au mois de juin dernier, alors qu’au niveau de la Région bruxelloise le débat autour d’un plafonnement de l’indexation faisait à nouveau rage, Comeos a proposé un nouveau mécanisme de calcul de l’indexation des loyers, jugeant celui utilisé actuellement d'"erroné". Et en outre, chose importante, une mesure neutre pour les pouvoirs publics mais pas pour les bailleurs !

Comeos plaide pour extraire la composante énergétique de l'indice santé tant que le propriétaire ne peut pas présenter un certificat PEB favorable, soit un score A. L'indexation complète serait alors réservée aux propriétaires qui proposent un bien efficace au niveau énergétique et justifie sa proposition comme suit :

"Toute personne qui se trouve dans un bâtiment peu ou pas isolé paie donc deux fois. D'une part, elle paie trop de frais d'énergie parce que le bâtiment n'est pas efficace d'un point de vue énergétique et, d'autre part, elle doit faire face à une forte augmentation du loyer en raison de l'indexation, sans que le bâtiment ne prenne de la valeur en conséquence. Cela doit être rectifié."

Pour Comeos, la mesure peut être appliquée à l'ensemble du marché de la location: tant les locations commerciales, de bureaux que résidentielles. Elle appelle à ce que la mesure soit appliquée à court terme.

Le SNPC ne peut laisser passer ce type d’intervention tout à fait indécente de la part de cette association patronale et ce pour deux raisons.

Tout d’abord, de quoi se mêle Comeos ? Les relations bailleurs-locataires ne relèvent pas de ses missions habituelles.

Ensuite, et c’est là que la bat blesse dans le chef de Comeos, pourquoi Comeos fait-elle cette sortie ?

Cela n’échappera à personne - et il est dommage que les médias ne se soient par rendus compte de la manipulation en cours - que c’est dans le seul but que l’économie réalisée soit dépensée par les ménages dans les magasins. Prendre dans la poche des bailleurs pour favoriser la consommation des locataires…….

Outre une démarche indécente, Comeos ne manque pas de culot car plutôt que de se préoccuper de l’indexation des loyers, elle ferait mieux de s’intéresser au différentiel entre un caddy de la ménagère qui va faire ses courses en France (caddy de 300 €) et de ce même caddy pour des courses faites en Belgique(caddy de 500 €). Est-ce acceptable ? NON ! COMEOS donne-t-elle une explication ? NON.

Là pourtant se trouve l’économie la plus importante. Près de 5.000 € par an ! Le Ministre de l’économie va-t-il réagir ?

Enfin, il ne faut pas perdre de vue que si un PEB doit être produit lors de la mise en location ou de la vente d’un bien c’est pour permettre au candidat locataire et au candidat acquéreur de pouvoir apprécier les qualités énergétiques du bien et ce en pleine connaissance de cause.

Par ailleurs, cela permet au candidat locataire et au candidat acquéreur de négocier à la baisse soit le loyer soit le prix de vente.

Il n’échappera pas non plus au lecteur qu’aujourd’hui, dans le contexte que nous connaissons, la consommation de biens énergivores (ce que l’on peut regretter dans une approche sociétale) n’a pas diminué. Ce qui pose problème, ce sont les prix des énergies appliqués à cette consommation inchangée et qui ont explosé.

Caddy type de la ménagère en France : 300 €

Caddy type de la ménagère en Belgique : 500 €

Différentiel annuel : 5.000 € autre chose que l’indexation des loyers !

Les bailleurs ne sont pas responsables de cette explosion et le monde politique belge devrait plutôt s’interroger sur son inertie depuis le début de l’année 2022 pour contrer l’inflation, le prix des énergies, etc.

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